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The American Symphonic Organ | Cincinnati Museum Center

Références de l'enregistrement : Brillant Classics 94233

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Contenu du CD:

Transcriptions originales de Jean-Baptiste Robin

1. Claude DEBUSSY (1862-1918)
La Cathédrale Engloutie extrait des Préludes (Livre 1, No. 10)

2. Isaac ALBENIZ (1860-1909)
Asturias (Leyenda) extrait de la Suite Española, Op. 47

3. Claude DEBUSSY (1862-1918)
Prélude à l'après-midi d'un faune

4. Béla BARTÓK (1881-1945)
Six Danses Roumaines Sz 56, BB 68
Joc cu nâta - Bräul - Pe loc - Buciumeana - Poarga romaneasca et Maruntel

5. George BIZET (1838-1875)
Entr'Acte (Act II) extrait de Carmen

6. Samuel BARBER (1910-1981)
Adagio pour cordes Op. 11

7. Sergueï RACHMANINOV (1873-1943)
Prelude en ut dièse mineur Op. 3, No.2

8. Gustav MAHLER (1860-1911)
Urlicht « Sehr feierlich aber schlicht. Choralmässig » extrait de la Symphonie No. 2 (Resurrection)
Stacey Rishoi, mezzo-soprano

Oeuvres pour orgue

9. Franz LISZT (1811-1886)
Prélude et Fugue sur B-A-C-H

10. Jean-Baptiste ROBIN (b. 1976)
extraits des Cercles Réfléchissants
No. 7: Cercles Lointains

A propos de cet enregistrement :

© Jean-Baptiste Robin

Après deux récitals donnés à Cincinnati en 2007, je n'imaginais pas qu'une visite de l'orgue du Museum Center at Union Terminal allait constituer une découverte marquante dans mon parcours artistique. L'instrument placé discrètement dans les murs qui entourent l'immense hall d'entrée de la gare est l'un des meilleurs orgues symphoniques américains et il m'a révélé un type d'instrument qui m'était jusqu'alors inconnu, renouvelant en profondeur le concept traditionnel de l'orgue à tuyaux tel qu'il existe en Europe.
Ernest M. Skinner ne s'est pas contenté de poursuivre l'héritage de la facture d'orgue du passé, il a également inventé un type d'instrument inédit, d'essence orchestrale, possédant des jeux nouveaux (le French Horn inventé en 1912, la Flûte Triangulaire en 1924/25) et une progression presque parfaite allant du plus discret pianissimo au plus puissant fortissimo, tout en conservant une homogénéité de timbre remarquable. Les instruments antérieurs fonctionnaient par plans sonores, comme ceux de Cavaillé-Coll en France.
Skinner qui, dans les années 1920, met le point final à l'évolution de la facture d'orgue symphonique initiée par Willis, Walcker et tant d'autres, est comparable à Richard Strauss qui couronne l'écriture orchestrale romantique à la fin des années 1940. En France, le célèbre compositeur et organiste parisien Louis Vierne écrivait à Skinner en 1927 : Vous êtes le plus grand facteur d'orgue de notre époque. Plus tard, il affirme : Si j'avais eu un orgue comme cela quand j'étais jeune, il aurait changé complètement le caractère de ma musique. Marcel Dupré et Joseph Bonnet ne sont pas moins émerveillés par les orgues de Skinner. Les générations actuelles de mélomanes et d'organistes européens ne connaissent presque plus ces instruments tant admirés jadis. Je souhaite que ce disque puisse contribuer à la reconnaissance et à la redécouverte de ces orgues extraordinaires qui marquent à la fois l'Âge d'Or de la facture d'orgue américaine et l'accomplissement de l'orgue symphonique initié en Europe. Il ne s'agit plus ici véritablement d'un orgue, ni bien entendu d'un orchestre, mais d'un instrument situé à mi-chemin entre ces deux univers.

Le programme de cet enregistrement est essentiellement composé de transcriptions inédites et d'oeuvres redécouvertes à travers le prisme orchestral de l'orgue de Cincinnati. Mon expérience d'orchestrateur et mon activité de compositeur m'ont amené à traiter l'art de la registration comme une véritable instrumentation, travaillant sur les couleurs, sur les effet de masses de l'instrument, sur la spécialisation des cinq buffets de l'orgue qui entourent l'auditeur, en traitant avec constance les cinq boites expressives de ces buffets. Les six secondes de réverbération du Museum Center et le caractère monumental de l'instrument m'ont conduit à imaginer une version pour orgue de la Cathédrale engloutie, extrait des Préludes pour piano (1909-1913) de Debussy. Les premiers accords évoquant la profondeur de la mer résonnent sur les fonds envoûtants de Skinner. Les tintements de cloches dans l'écriture de piano sonnent idéalement sur les jeux de cloches de l'orgue. Les accords sortent de la brume sur les jeux de Vox Humana puis la majestueuse cathédrale émerge progressivement. Après un decrescendo évoquant la remontée des flots, un solo funèbre sur le French Horn fait entendre une mélodie d'aspect médiéval suivie d'accords qui traduisent l'engloutissement définitif de la cathédrale.

Debussy fut fasciné par l'Espagne et Asturias (Leyenda) d'Albeniz (1892) est à la fois l'une des oeuvres les plus emblématiques de ce pays et l'une des plus transcrites. A la suite des célèbres transcriptions de cette pièce pour guitare ou orchestre, il m'a semblé convaincant et opportun de l'adapter à l'orgue.

Le Prélude à l'après-midi d'un faune de Debussy (1892-94) fait entendre les timbres purs, les jeux de solo et les couleurs chambristes de l'orgue Skinner. Toute la palette impressionniste de l'orgue est ici mise en avant et cette oeuvre marquante de la fin du 19ème siècle trouve ici un visage neuf, complémentaire de l'écriture orchestrale originale. L'adaptation à l'orgue m'a semblé si naturelle que je l'ai donnée ensuite dans le monde entier.

Bartók est avec Debussy l'un des compositeurs les plus révolutionnaires du début du 20ème siècle. J'ai choisi les Danses Roumaines, l'orgue de Cincinnati m'inspirant ici des sonorités plus exotiques et plus légères.

Après le splendide entr'acte "pré-impressionniste" du deuxième acte de Carmen de Bizet qui fait admirablement sonner le Corno di Bassetto et la Clarinette du Museum Center, j'ai souhaité mettre en valeur les sonorités romantiques et massives de l'instrument de Skinner.

L'Adagio pour orchestre à cordes de Barber (1938) ne fait entendre ici que les jeux de 16' et 8' de l'orgue. Les boites expressives permettent de créer des textures étonnantes évoquant une sorte d'orchestre à cordes revisité.

Le quatrième mouvement, Urlicht (Lumière originelle) de la Deuxième Symphonie de Gustav Mahler (1888-1894) place l'orgue dans un rôle secondaire. La voix de mezzo-soprano occupe le premier plan, soutenue par une sorte de fanfare douce sur les jeux d'anches de l'orgue.

En guise de clin d'oeil à Louis Vierne, j'ai souhaité transcrire à ma manière le Prélude en ut dièse mineur de Rachmaninov. Composé en 1892, alors que le jeune pianiste âgé de 19 ans entamait une carrière de virtuose, ce morceau figure parmi les préludes les plus célèbres de l'histoire de la musique. J'ai cherché ici à exploiter la dynamique incroyable de l'orgue de Cincinnati, jusque dans les plans massifs, et le decrescendo sur la troisième note de la pièce est une illustration saisissante des progressions dynamiques que permet l'instrument de E.M. Skinner.

J'ai souhaité achever ce programme par deux pièces composées spécifiquement pour l'orgue. La célèbre Fantaisie sur B-A-C-H (1870) de Liszt met en valeur l'orgue de concert et ses sonorités à la fois puissantes et profondes. Cette oeuvre transcrite par Liszt pour piano en 1871 laisse toute latitude en matière d'interprétation et de registration. A Cincinnati, j'ai souhaité une approche majestueuse et contrastée de cette page. Certains mélanges sont uniques, en particulier l'utilisation des sonorités de « Régale » dans la partie qui suit la fugue qui évoque l'Enfer de Dante, si cher à Liszt.

Ce récital propose enfin le septième et dernier mouvement de mes Cercles Réfléchissants (2007-08), afin d'offrir une touche de modernité à ce programme. L'oeuvre en deux parties présente deux thèmes contrastés qui montent en puissance et se superposent. Après un tutti flamboyant, le discours s'éteint progressivement sur des réminiscences thématiques de ce mouvement et des six mouvements précédents.

Jean-Baptiste Robin

Critiques (en Anglais):

« The opening notes of the Rachmaninoff and the Liszt will test the limits of your speakers. ...This disc is a must for organ fanciers,?, and it can be enthusiastically recommended to anyone curious to hear what these works might sound like in expert organ transcriptions.»
Raymond Tuttle/Fanfare

« In the central hall, the rotunda, is a symphonic organ by Ernest M. Skinner, the man Vierne who in 1927 wrote, "You are the greatest builder of our time." ....Robin is not only a brilliant player, but composes and orchestrates too. ... It is truly fascinating to hear how orchestral music can sound on such an organ. ...Until recently, we in Europe could only dream of such a Rolls Royce of organs..."
Dick Sanderman/Orgelnieuws

« The sound is warm, round, sometimes distant, mysterious, like a kind of marvelous magma that reveals an incredible message.»
Frédéric Munoz/Resmusica

« The stunning organ, housed in a space with a six-second reverberation, is the perfect complement to the brilliant transcriptions that Jean-Baptiste brings to life. Thrilling, driving, demanding, amusing, and energetic - This music has to be heard to be believed. Astounding!»
Jonathan Dimmock/The journal of the Association of Anglican Musicians

« These transcriptions work ...amazingly well ... thanks to Robin's clarity of purpose and restraint in choosing the right sounds (registrations). This is big-organ performance at its most expressive and tasteful - yet still packing a sonic punch that raises goosebumps.»
John Terauds/Musical Toronto


Composition de l'orgue du Museum Center at Union Terminal (Musée situé à la gare terminale) de Cincinnati
Cincinnati Museum Center at Union Terminal, Cincinnati, Ohio, USA
E. M. Skinner Organs Opus 660 & 726, Boston, MA
4 claviers: 61 notes, Pédale: 32 notes, 79 rangs, action électro-pneumatique.

I. Choir (clavier expressif)
(6 WG) 150mm
8 Concert Flute
8 Gamba
8 Dulciana
8 Unda Maris
4 Flute d'Amore
2 Piccolo
16 Bassoon (9 ½? WG)
8 Clarinet
8 Harp (unit with Celesta)
4 Celesta
Chimes 25 notes
Tremolo

II. Great (clavier expressif)
(6 WG)
16 Bourdon (Pedal Bourdon + 17 P)
8 First Diapason
8 Second Diapason
8 Claribel Flute
4 Flute
4 Octave
2 Fifteenth
III Mixture
8 Tromba
4 Clarion*
Chimes (Choir)

III. Swell (clavier expressif)
(7 ½ WG) 190mm
16 Bourdon
8 Diapason
8 Rohrflute
8 Salicional
8 Voix Celeste
8 Flauto Dolce
8 Flute Celeste
4 Flute Triangulaire
4 Octave
2 Fifteenth
V Mixture
16 Waldhorn
8 Cornopean
4 Clarion
8 Oboe d'Amour
8 Flugelhorn
8 Vox Humana
Tremolo

IV. Solo (clavier expressif)
(10 WG) 250
8 Flauto Mirabilis
8 Gross Gamba
8 Gamba Celeste
8 French Horn
8 Corno d'Bassetto
8 Tuba Mirabilis (22? WG)
4 Tuba Clarion
8 Harmonic Tuba
16 Tuba Profunda*
Tremolo

IV. Antiphonal (clavier expressif)
(7 ½ WG)
16 Flute (16, 8, 4 unit flute)
8 Concert Flute
8 Unda Maras (2 rk)
8 Voix Celeste (2 rk)
8 Flute Celeste (2rk)
8 Cello Celeste (2rk)
Celeste ranks in above four stops can be turned off.
8 Diapason
8 Vox Humana
8 English Horn
8 Clarinet
8 French Horn
8 Trumpet
4 Clarion*
Harp (61 notes)
Chimes (20 notes)
Tremolo

Pédale (expressive)
32 Bourdon 32, 16, 8 (unit) (6? WG)
16 Open Diapason 16?, 8?(unit)(6? WG)
16 Echo Lieblich (Swell Bourdon duplex)
16 Violone 32 notes (6? WG)
32 Bombarde (Metal) (unit with 8? Tromba) (16 1/2? WG)
32 Bombarde (Wood) 32 notes, Located in Antiphonal (30 WG)**
16 Trombone 32 notes (13? WG)
16 Waldhorn (Swell duplex)
8 Tromba
Chimes (Choir)

Antiphonal est expressif est peut se placer sur l'expression Pédale

16 Violone 16' (7 ½ WG)
16 Lieblich Gedeckt (from 16', 8', 4' manual unit flute) (7 ½ WG)
16 Bourdon 32 notes (5' WG)

* A.R. Schopp's Sons
**Built at Cincinnati Museum Center

Emplacement des claviers dans le Hall du musée:
A gauche : Antiphonal, Solo, Great/Pedal
A droite : Choir, Swell
Ordres des boites expressives: Antiphonal, Great/Pedal, Choir, Swell, Solo, Cresc.
Toutes les boîtes peuvent se regrouper sur la seule pédale d'expression du Récit
Système replay