Cette pièce s'inspire d'un conte de Hans Christian Andersen intitulé La Fée blanche. L'auteur y décrit un miroir maléfique qui déforme la réalité pour l'enlaidir.
Pour illustrer ce miroir, la présente oeuvre musicale offre de nombreux effets de symétrie qui agissent sur les différents éléments de la composition. Le langage modal et polytonal du début évoque par exemple le merveilleux, alors qu'une deuxième partie évolue vers un univers totalement chromatique. Après cette transformation de la syntaxe vient une troisième et dernière partie qui reprend exactement la première, à ceci près que tous les silences disparaissent. Cette technique transforme la nature du matériau musical et lui donne une apparence double : d'une part un espace large et d'autre part une écriture dense.
S'inspirant toujours de l'effet du miroir, cette pièce offre par ailleurs des modes, des motifs thématiques et des harmonies avec centres de symétrie. On y trouve également tous les procédés traditionnels de l'écriture contrapuntique, ainsi qu'un palindrome au centre de l'oeuvre.
Les sons se répondent ainsi à eux-mêmes, suggérant des reflets imaginaires qui tentent d'atteindre transparence, simplicité, et une certaine part de rêve.