Depuis longtemps je suis fasciné par l'horlogerie mécanique. Des grandes horloges d'églises jusqu'aux montres automatiques récentes, ces objets mesurent le temps et semblent lui donner vie, comme une mystérieuse musique des sphères.
L'aspect tournoyant des cadrans est tout aussi envoûtant. Il se rapproche beaucoup des mélodies circulaires et des modes réfléchissants que j'ai théorisés il y a plusieurs années et que j'utilise de manière récurrente dans mes oeuvres.
En musique, l'orgue est probablement l'instrument dont le mécanisme est le plus complexe et il m'a semblait naturel de l'associer à cet univers mécanique.
Un premier thème énergique, ondulant et fantaisiste est progressivement confronté à plusieurs idées musicales « mécaniques » : des mélodies tournoyantes, des ostinatos imperturbables et des sonorités évoquant des balanciers mécaniques joués sur les instruments à cordes et les timbales.
Au centre de l'oeuvre, un récitatif a l'orgue seul fait entendre le premier theme avec lyrisme. La confrontation du mécanique
et du fantaisiste se poursuivra ensuite jusqu'au paroxysme du final.