L'oeuvre utilise les modes et accords réfléchissants que j?emploie depuis plusieurs années. Ce système repose sur un procédé très simple: chaque note est liée à une autre par symétrie.
Afin de conserver une certaine souplesse et sortir de ce fond structurel strict, j'ai choisi des territoires expressifs distants les uns des autres, mais toutefois liés par des éléments thématiques communs.
Ces distances concernent notamment les tessitures, les dynamiques, les timbres, mais elles sont aussi dues à des oppositions telles que le net et le flou, l'attendu et l'inattendu, le statique et le mouvementé, etc.
Un exemple: l'expression noire du début, sonnant dans l'extrême grave, avec des mélodies frêles et des glas lugubres, se retrouve plus tard métamorphosée dans l'aigu et accompagnée de délicates teintes lumineuses.
Le traitement instrumental affiche la même volonté de contrastes. J'ai cherché à faire sonner ce petit groupe d'instruments de différentes manières, tantôt comme un grand orchestre, tantôt comme un ensemble très réduit.