L'Agartha est un mystérieux royaume souterrain qui suscite de nombreux mythes et légendes. Il existe de par le monde de vastes réseaux de galeries et de tunnels, comme les impressionnantes grottes de Huashan en Chine, dont la beauté et l'immensité nourrissent l'imaginaire.
Nos églises de pierre et leur espace intérieur large et résonnant m'évoquent parfois ce monde monumental et ténébreux.
L'oeuvre débute par une lente et immuable passacaille qui semble jaillie d'un monde perdu et s'élève progressivement pour faire émerger un thème plaintif et des motifs tournoyants. L'écriture s'intensifie jusqu'au tutti massif du grand orgue.
La seconde partie reprend le thème initial de la passacaille mais l'oppose à un motif plus léger et animé. Cette idée s'impose progressivement et donne naissance à une nouvelle passacaille et à un nouveau thème. Celui-ci est un « appel » ascendant et diatonique qui répond au premier, plaintif et interrogatif. Les éléments gagnent en densité et tournoient à nouveau jusqu'au tutti paroxystique de l'orgue.
Les deux parties de cette pièce s'opposent et se conjuguent avant que ne s'impose l'énergie sombre et inaltérable du début.

Jean-Baptiste Robin